Un heureux anniversaire?

Depuis les années 60, la déchristianisation dans les pays de vieille culture chrétienne est cataclysmique. La phrase de saint Luc : « Trouvera-t-il encore la foi sur terre ? » suscite en nous l’écho d’une tragique angoisse. Cette apostasie du peuple de Dieu semble bien avoir pour combustible — sans négliger d’autres facteurs puissants — les redoutables chamboulements du culte que l’Église a connus à partir de l’aggiornamento du concile de Vatican II.La question liturgique est centrale tant dans la crise que dans la reconquête des âmes car la liturgie est éminemment l’action cultuelle qui nous relie à Dieu et le rend présent. Le missel de Paul VI, par les transformations majeures du culte qu’il a provoquées, a fait des ravages dans les rangs des fidèles. Ce missel a davantage été fait pour rassembler le peuple de Dieu que pour rendre à Dieu le culte qui lui est dû.Même lorsqu’il est célébré par une nouvelle génération de prêtres fervents et dévoués, le nouvel ordo missæ fait preuve de grandes lacunes et prive l’Église de trésors liturgiques qui expriment – entre autres choses – magnifiquement la foi en l’Eucharistie.