Une vie d'espérance

Le grand rabbin Claude Maman appartient à la première génération des rabbins d'Afrique du Nord qui assurent des responsabilités en métropole. Il participe à la reconstruction d'un judaïsme français exsangue après la Shoah. Originaire de Fez, formé à la yéchiva d'Aix-les-Bains puis au séminaire israélite de France, Claude Maman est pétri par ce judaïsme chaleureux, ouvert sur l'Autre et d'une grande érudition. De cette confrontation enrichissante entre lestraditions juives méditerranéennes et celles d'Europe de l'Est naîtront cette espérance et cette confiance en l'avenir qui animeront Claude Maman tout au long de sa carrière. Lorsque les événements Le sollicitent, cet homme d'études et de foi se mut en homme d'action. Dès l'été 1962, tout juste âgé de vingt ans, il devient l'adjoint au grand rabbin de Lyon. Il se distingue alors par son dynamisme et ses capacités d'organisateur, qualités qu'il appliquera dans les différents postes qu'il occupe après Lyon, à Annecy, à Clermont-Ferrand ou à Nantes. En 1975, il succède à Bordeaux au grand rabbin Joseph Cohen. Homme d'écoute tout autant que d'action, il crée des liens entre les différentes communautés religieuses. Sa tolérance lui vaut d'être reconnu et apprécié par les Grands Hommes d'Etat qu'il croise sur sa route. Nommé Aumônier des Armées son rayonnement s'étendra à tout le Sud-Ouest et même au-delà. La retraite n'est pas pour lui une fin en soi puisque le Grand Rabbinat de France lui confie la Hevra Kadicha Nationale. Tâche gigantesque qu'il investit et anime avec la Sagesse accumulée au fil des ans. Sa biographie, foisonnante d'anecdotes, reflète un judaïsme porteur d'humanisme concret et enclin à la joie de vivre en tout lieu, en tout temps.