Ré bémol majeur

« Bonjour la tenue de scène ! Un corset, un slip minuscule, des bas tenus par des porte-jarretelles, des escarpins à la cambrure spectaculaire, un sautoir de fausses perles qu’elle enroule autour de sa main d’un geste langoureux. Et puis un masque. Un loup. En forme de chat ! Ou de panthère, je ne sais pas. Un félin, quoi ! Qu’elle est jolie, ma Julie, ainsi travestie... »
Ré bémol majeur, Harem, Rien à déclarer, Oiseaux de nuit, Carpe diem, Lucie in the skaï... Toutes les nouvelles d’Andrea Lucchesi ont en commun d’explorer avec autant d’élégance que de talent le plaisir charnel. Celui d’un rendez-vous avec un inconnu dans une chambre d’hôtel, celui qu’on ne s’interdit pas parce qu’on est jeune ou parce qu’on ne l’est plus, celui qui vous vient au souvenir de votre premier émoi, celui d’un doux abandon qui peut tourner acide si l’on n’y prend pas garde... Ces « indécences » sont sensuelles, parfois mordantes, toujours troublantes. Une dentelle exquise qui flirte avec l’érotisme ou s’y abandonne franchement pour réveiller alors le souffle chaud du désir, cette urgence d’aimer.