Alex-Mot-à-Mots

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Alex L., lectrice compulsive, presque anonyme.
Ayant une préférence pour les bons polars, mais aimant aussi les autres genres (sauf la SF, pitié....)

Conseillé par
16 avril 2024

enquête, Italie

Quel plaisir de retrouver le commissaire Soneri et la ville de Parme, ses trafiques, ses politiciens, sa station de ski de la Paganella.

J’ai aimé ce maire de Parme qui part au ski au moment où l’équipe municipale est sous le coup d’une enquête.

J’ai aimé les trois enquêtes croisées : celle de la disparition du maire ; celle de la personne âgée morte sur l’escalier extérieur de sa résidence pour seniors ; celle du trafic de drogue qui utilise les chiens comme convoyeurs.

J’ai adoré le nom de la société funéraire : L’Éternelle.

J’ai aimé le peintre que croise Soneri et qui peint la nuit de faux tableaux. Même si la présence d’un homme politique influent dans son salon m’a paru factice. Mais il fallait que Soneri le rencontre.

L’occasion pour l’auteur de nous parler d’art.

Mais ce petit bémol est racheté par la présence de l’adjoint Juvara et des bonnes tables et bonnes bouteilles de la région.

Sans oublier le brouillard, sans qui une enquête de Soneri ne serait plus une enquête de Soneri. Et dans cet opus, en plus du brouillard, nous avons la nuit qui joue elle aussi un rôle dans l’enquête.

Car dans ce roman, tout est question de contexte, le commissaire ne cesse de le rappeler.

Quelques citations :

Depuis Duchamp, seule l’idée compte, pas l’objet qu’on a fabriqué. p.77

Les délinquants défient la loi, les politiques se croient au-dessus. p.121

Plutôt que la politique, le spectacle de la politique. Plutôt que des politiciens, des acteurs. (…) Il nous faut un acteur qui sache bien jouer son rôle. Et tout devient pur boniment. p.155

… et la fausse opposition de gauche avait aussi sa place dans les mises en scène des conseils municipaux. p.199

L’image que je retiendrai :

Celle de la fameuse stratégie du lézard qui laisse sa queue à son prédateur pour mieux lui échapper.

Ulf Kvensler

La Martinière

Conseillé par
15 avril 2024

Suède, thriller

Une randonnée qui tourne mal dans un décor de montagnes en Suède.
J'ai aimé les premiers chapitres, ce nouveau petit ami qui se greffe à l'aventure, son côté possessif.
Mais j'ai vite deviné que la narratrice ne donnait qu'une version du drame.
J'ai eu de la peine pour son petit-ami dépressif.
J'aurais aimé en savoir plus sur son passé.
J'ai passé en avance très rapide les descriptions de la rando.
Une lecture pour les adeptes de la montagne.

Conseillé par
11 avril 2024

1939-1945, filiation

De Kafka, il sera très peu question dans ce roman. Mais est-ce un roman dans lequel l’auteure intervient pour raconter comment elle a contacté ses sources ?

Car Magdalena PLATZOVA part de l’histoire vraie de Felice Bauer qui a été deux fois fiancée au célèbre écrivain, avant de se marier avec un autre.

Chaque chapitre raconte une époque de sa vie après son mariage avec Moritz Marasse avec qui elle aura deux enfants.

Mais l’auteure change les noms de certaines personnes, notamment ceux des enfants de Felice.

Il m’a été difficile de suivre Felice, son fils et l’auteure dans cet écrit qui se veut un roman. Et je n’ai pas ressenti d’empathie pour cette femme qui m’est resté lointaine.

J’ai eu de la peine pour son fils qui est toujours en colère contre l’éditeur à qui sa mère a vendu les lettres de Franz pour 8 000 dollars. Lettres qui se sont vendus plus tard en salle des ventes plus de 900 000 dollars.

Mon passage préféré a été celui sur la traductrice des lettres (611 au total) qui était obligé de boire pour supporter certaines lettres qui lui mettaient l’estomac en vrac.

J’ai aimé que Felice conservent les lettres dans une boîte à chaussures Bata.

J’ai découvert l’existence de Wilhelm Reich et son concept de l’Orgone (l’énergie de la Vie).

Mais j’ai trouvé dommage que l’auteure n’ai pas eu un fil directeur plus fort.

L’image que je retiendrai :

Sur ses plus belles photos, Felice porte une robe bleu foncé avec un collier de corail rouge.

Adeline Fleury

Éditions de l'Observatoire

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11 avril 2024

légendes, Normandie

J’ai adoré plonger dans ce roman d’atmosphère et de légendes normandes. Je ne suis pas normande, je ne connais rien aux légendes locales, mais j’ai aimé les découvrir.

J’ai aimé Marie, la mère de l’enfant-fée blond. Un petit garçon en marge qui connait tout sur tout, y compris les secrets anciens.

J’ai aimé la Vieille, la mère du p’tit Jojo, le précédent enfant-fée, mort tragiquement alors qu’il n’était pas encore adolescent.

J’ai aimé la grande Stephane, la maréchal-ferrant qui habite dans l’ancienne maison des soeurs qui cachaient un bien terrible secret.

J’ai aimé les paragraphes en italiques qui donnent la parole au Géant.

J’ai souri lorsque les gendarmes, les deux courts sur pattes, apparaissaient dans le récit.

J’ai aimé le journaliste Battut, ancien enfant du village, qui a peur des limaces après en avoir trop avalé de force au pensionnat.

Je n’ai pas aimé la fillette du pavillon numéro 13 : sa façon de diriger la bande des enfants du Lotissement, de les maltraiter parfois.

J’ai aimé les animaux qui peuplent le récit : les orvets, les limaces, les chevaux et les animaux de la ferme, les rapaces. J’ai aimé la nature omniprésente : ses vallons, la mer pas loin.

J’ai aimé que le roman s’ouvre sur une pluie de grenouilles.

J’ai découvert les goubelins et quelques légendes normandes.

J’ai tout aimé dans ce roman : les personnages et le décor, le méchant et les témoins qui ont fermés les yeux.

Un roman d’atmosphère qui m’a envoûté.

L’image que je retiendrai :

Celle de la Grotte aux fées où se rend la mère du p’tit Jojo pour parler avec lui une fois l’an.

Conseillé par
11 avril 2024

famille, guerre

Je découvre l’auteur avec ce titre énigmatique : qui est cet enfant, et pourquoi est-il dans un taxi ?

Il m’a fallu attendre longtemps au cours de ma lecture pour avoir la réponse. Et j’aurais aimé demander : que ressent-il ?

J’ai aimé la plume de l’auteur, parfois très classique, parfois sans points et avec accumulations.

J’ai aimé que ce roman me parle de séparations : celle du narrateur avec sa femme ; celle lors du décès du grand-père.

J’ai aimé que certains personnages tissent des liens secrets : entre le fameux garçon et certains membres de la famille de son père.

Mais j’ai été agacé de lire sans cesse que les silences dans les familles font des dégâts et en même temps lire de constant éclats de rire, même quand la situation n’est pas drôle. Peut-on remplacer le silence par du rire forcé ? N’est-ce pas plutôt un symptôme ?

J’ai détesté l’ambivalence du grand-père à la fois patriarche que personne ne contrarie mais qui fuit devant son fils illégitime.

Quel courage a eu ce garçon de se lancer sur les routes en pleine incertitude.

Et bien sûr, j’ai aimé le dernier mot.

L’image que je retiendrai :

Celle de la mer au bord de laquelle vit la famille légitime, et celle du lac au bord duquel vit le fils illégitime.